(…) [L]’ouvrage qui s’achève avait pour objet non de comparer les mérites respectifs du capitalisme et du communisme, de la démocratie et du totalitarisme, mais uniquement de se demander lequel des deux systèmes est en train de faire reculer l’autre.
Pendant toute la Guerre Froide, y compris dans son ouvrage Comment les démocraties finissent, Jean-Francois Revel a soutenu que le communisme finirait par vaincre les démocraties occidentales en raison de leur lâcheté. Le destin démentirait Revel, et en 1991, l’Union Soviétique a cessé d’exister.
Pourtant, la lâcheté des démocraties est toujours là, comme vient de le montrer la réaction des puissances occidentales à la récente annexion de la Crimée par la Russie. Les défauts chez les occidentaux (surtout les européens) que Revel a soulignés tout au long de sa vie, sont toujours là, et on peut même dire que ces défauts ont été magnifiés davantage depuis 1991 : les européens occidentaux (de l’Allemagne jusqu’au Portugal) ont oublié ce qu’est la souffrance, la faim, la guerre, le sacrifice, et l’effort. Par contre, ils ont appris, même s’ils le nient et se prétendent progressistes, ce qu’est la realpolitik : aucun européen n’est aussi stupide pour se battre pour l’Ukraine.
Revel craignait que le communisme ne s’impose en Europe. Aujourd’hui, la Chine est le pays le plus capitaliste du Monde et Poutine est un très bon ami des capitalistes russes. Le risque n’est plus que le communisme devienne le régime dominateur du monde, mais que les démocraties libérales perdent leur relevance et qu’un capitalisme autoritaire supplante le régime social-démocrate qui, malgré tout, existe aujourd’hui en Europe et reste comme un modèle à imiter.
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