« Dreyfus était coupable ! »
L’inspecteur général de la gendarmerie (Pierre Dux)
On parle beaucoup de la Grèce à l’heure actuelle. Il est difficile à croire qu’un pays à sept millions d’habitants et qui ne joue pas un rôle particulièrement important dans l’économie mondiale ait mis le monde des finances en général, et la Zone Euro en particulier, à genoux. Et pourtant c’est ce qui en train de se passer aujourd’hui.
On parlera beaucoup des raisons de la crise grecque dans les années à venir. Le dessin de l’euro et l’absence d’un système de transferts fiscaux sont, sans doute, une grande partie du problème. La politique monétaire de la Banque Centrale Européenne, qui agit comme si elle était encore la Bundesbank, a crée une situation de liquidité exceptionnelle dans les pays PIIGS (le Portugal, l’Italie, l’Irlande, la Grèce, et l’Espagne), ce qui leur a permis d’accumuler des dettes a un rythme exceptionnel. Le maquillage des chiffres du gouvernement grec, aidé par les banques américaines, a été aussi essentiel. Enfin, les fonds de pension allemands et français, qui ont continué à financer la dette grecque quand il était évident que la situation n’était plus soutenable, doivent être signalés comme responsables. Ce dernier point, d’ailleurs, est très important. On parle beaucoup en Allemagne et en France de la « retraite grecque a 61 ans » en opposition aux citoyens allemands qui doivent travailler jusqu’à 67 ans voire plus, Comme si l’Allemagne calviniste finançait à ces méditerranéens paresseux. La réalité est plus complexe : afin que les allemands (et les français) puissent prendre leur retraite a 100% du salaire, il est nécessaire que leurs fonds de pensions prennent de décisions d’investissement à haut risque… comme la Grèce. Ce que les citoyens allemands ne comprennent pas c’est qu’un bail out de la Grèce est en réalité un bail out de leurs fonds de pension, c’est qui redevient à leur propre retraite.
Il faut accepter, pourtant, que le pacte social de la Grèce n’est pas soutenable. Mais les arrangements entre les grecs et leur gouvernement ne sont pas pas nés dans le vide. Les accords politiques après la dictature des colonels sont la raison derrière le gigantesque secteur publique grec. La seule solution que les politiciens grecs ont trouvée pour placer l’excès de main d’œuvre a été en créant de postes à rien faire dans le gouvernement. Les politiciens grecs ont menti à leurs citoyens dès le retour de la démocratie : en leur offrant des travails à vie et des retraites avantageux en échange par des votes sans jamais parler des coûtes pour les nouvelles générations, les élites grecques ont manqué à leur responsabilité historique.
Les citoyens allemands et les français (et les scandinaves) ne comprennent pas que les citoyens grecs ont vécu un mensonge. Les grecs ont cru que leur pacte social, qui est d’ailleurs le résultat d’une guerre civile, des années d’instabilité politique, et d’une dictature militaire, délivrerait tout ce qui était promis. En plus, tous les événements qui ont abouti à la situation actuelle en Grèce sont des mémoires vivants. Il y a des anciens combattants de la Guerre Civile Grecque qui sont toujours parmi nous.
Z parle de l’assassinat de Gregoris Lambrakis, député pacifiste dans les années 1960. Ce film montre aussi la corruption du système politique et judiciaire grec, ce qui continue jusqu’ à maintenant. Z est un thriller assez excitant, mais il est aussi un film tragique, qui montre les effets d’un système politique corrompu sur la vie courante des citoyens.
D’un point de vue esthétique, Z est un bijou des films à bas budget, ainsi comme un thriller qui vous tiendra collé sur votre chaise dès le début et jusqu’à la fin.
Ca serait bien si mes amis français regardaient Z! De cette façon, Ils pourraient prendre connaissance d’un mot nouveau, presque oublié : empathie.
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