Sunday, January 23, 2011

La Bataille d'Alger - Gillo Pontecorvo

Il a finalement craché le morceau
-Soldat français

La description de La Bataille d’Alger et son histoire sont disponibles ici (il faut avouer que la version en Anglais est meilleure).

Ce film a été repris par le Pentagone lors de la guerre en Iraq en raison des similitudes entre la guérilla urbaine menée par le FLN et les actes de terrorisme commis par les extrémistes Iraquiens avant la « surge » du Général David Petraeus. Le film est devenu une référence au point que l’édition dvd distribuée aux États-Unis est accompagnée des commentaires des experts en terrorisme.

Il me paraît que le film peut devenir une référence aussi pour la Tunisie si les développements politiques de cette nation ne marchent pas pour la vie démocratique.

Les mérites artistiques de cette œuvre de Gillo Pontecorvo sont hors de question.

Il est plus difficile d’établir si le film est objectif du point de vue politique. D’un côté les actes terroristes du FLN son présentés comme tels (en particuliers les scènes des bombes aux cafés), ainsi comme le racisme des pieds-noirs. De l’autre côté, les narrations et les dialogues sont beaucoup plus biaisés en faveur du FLN. La seule mention verbale négative du FLN a lieu lors de son communiqué 24, qui interdisait les boissons alcooliques et la prostitution. Bref, Pontecorvo se place du côté Algérien, même s’il essaie de montrer les deux côtés de l’histoire.

La Bataille d’Alger a été financée en partie par le gouvernement Algérien. Il ne faut, donc, pas, s’étonner des positions politiques du film (il faut avouer, quand même, que les autorités Algériennes voulaient quelque chose de plus « héroïque », c'est-à-dire, plus en faveur des Algériens). On parle beaucoup de l’impossibilité de faire un film comme La Bataille d’Alger aujourd’hui vu le pouvoir de grandes compagnies de production et distribution hollywoodiennes. Celui-là est un faux débat : le fait que Pontecorvo ait été financé par le gouvernement Algérien témoigne des difficultés pour financer un projet critique du système à cette époque-là aussi. Il est quand même paradoxal que le cinéma, qui est l’art le plus démocratique, soit contrôlé par des capitalistes avec un agenda clair et bien établi. Le corollaire est que il serait une erreur de former son critère politique en base de ce que disent les films. Or, c’est ce que des réalisateurs engagés comme Oliver Stone ou Michael Moore veulent de nous…

Les tactiques de guérilla urbaine utilisées par le FLN ont montré le chemin à d’autres colonies qui deviendraient des pays « non-alignés », dont l’Algérie a été l’une des leaders. Aujourd’hui, le mouvement des non-alignés est pratiquement mort vu que les pays les plus visibles du mouvement (le Mexique, le Brésil, la Chine, l’Inde) sont devenus plus capitalistes que les nations occidentales. L’Algérie, de son côté, ne nie pas son héritage Arabe et se trouve sous le contrôle d’une dictature qui finance des subsidies via des exportations du gaz et du pétrole, qui sont en train de s’épuiser. Le crowding-out économique et l’haut taux de chômage qui en découlent sont, évidemment, à l’ordre du jour. Le présent et le futur d’un pays qui a été la source d’inspiration de milliers de personnes ne sont pas encourageants.

Il faudrait citer a, Manu Chao, cet autre ami des Algériens :

مسكينة الجزائر 






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